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Histoire du Champagne Charles Koch à Avize depuis 1820

 

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              Le vin Koch est le coq des vins

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    Pour démarrer l’exploitation du Champagne Koch dont la fondation se situe en 1820 , Charles Koch procéda  à l’acquisition de divers biens immobiliers : trois maisons sises à Avize, louées à ses vignerons (Familles : Frin, Gérard et Pointe)  et  plus de sept hectares de vignes « appellation Champagne » .

   Il acheta en particulier le 4 août 1829 une maison sise , 7 rue de Cramant ( qui s’appelait à l’époque rue de la grande fontaine ) à Mr Deullin , vigneron à Avize. Après l’avoir fait démolir, il fit construire sur son emplacement le château Koch d’Avize qui devint sa résidence principale, celle de ses descendants et de quelques membres de la famille .

   Charles Koch travailla quelques années pour le compte de vignerons champenois comme François Dinet-Peuvrel, futur maire d'Avize et chevalier de la légion d'honneur, dont il était le fondé de pouvoir vers 1829.

   La première association pour créer une société eut lieu vers 1830, époque où il se maria avec Elisabeth Félicie Gaide dite « Félicie » née le 19 Février 1814 à Fains(Meuse) ; d'une famille de magistrats originaires de Haute-Marne.

  

Ce fut une société en nom collectif « DINET-PEUVREL & KOCH » qui se proposait le commerce des vins de Champagne , comprenant la transformation des produits de la vigne la champagnisation et la vente sur le marché.

 

 

 

Lettre de roulage pour une livraison à Nantes, signée par  François Dinet -Peuvrel et Charles Koch

Cette association dura 28 ans pendant lesquels Charles éleva ses 4 enfants et assimilé à la vie française fut naturalisé par un décret du 16 avril 1848.

 

Les enfants de Charles :

Le couple Charles Koch – Félicie Gaide eut comme enfants :

  -         Charles Jean Baptiste Koch dit « Charles II » ( 1834-1860 )

-        Louis  Hippolyte Gustave Koch dit « Gustave » (1836 – 1903)

-        Eugène Nicolas Sosthène Koch dit « Eugène » (1838 – 1890 )

-        Caroline Elisabeth Lucie Koch dite « Caroline » (1842 – 1907)

Charles Jean Baptiste Koch " Charles I I "

Fils aîné de Charles Koch et Félicie Gaide, il naquit à Avize le 6 septembre 1834 , deux ans après leur mariage . On lui donna les prénoms de son grand-père et parrain Jean Baptiste Gaide et de son père Charles Koch qui, lui donnant ce prénom issu de la lignée germanique, le désignait comme successeur et le forma aux métiers de la vigne. 

Il fit de bonnes études au collège de Laon , puis rentra à l’école Centrale en 1853 .

Son père lui donna donc la direction de le société en 1858 .

Le 8 mai 1860, il assistait avec sa famille au mariage de Frédéric Bumiller avec sa cousine germaine Jenny Gaide à l’église Saint-Martin des Champs à Paris . Il devait décéder le 6 Octobre 1860 à Avize , probablement de tuberculose. Charles Koch père, ne survécut que 2 ans à la mort de son fils aîné et fit appel à Gustave pour tenir les rênes de l’entreprise familiale.  

1836

Louis Hippolyte Gustave Koch

Acte de naissance : « L’an mil huit cent trente six , le 26 janvier, à midi, par devant nous Jean Marie Folias , adjoint, faisant par suite de la démission du Maire les fonctions d’officier de l’état civil du bourg d’Avize, a comparu Monsieur Jean Charles Philippe Koch âgé de trente six ans propriétaire et négociant , domicilié à Avize , lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin , né en ce bourg , aujourd’hui à six heures et demie du matin , de lui déclarant et de dame Elisabeth Félicie Gaide son épouse, et auquel il a donné les prénoms Louis Hyppolite Gustave ; Les dites déclarations et présentations ont été faites en présence de Messieurs Jean-Baptiste Gaide , âgé de soixante et onze ans , ancien magistrat, et Simon François Dinet-Peuvrel âgé de quarante-huit ans, propriétaire et négociant, domiciliés tous deux à Avize ;.. »

Gustave fut baptisé deux mois après , le 23 avril 1836 dans l’église d’Avize. Les descendants de Charles adoptaient ainsi la religion catholique de leur mère. Par contre, Charles continua à pratiquer la religion protestante, en se rendant au temple de Reims où le pasteur Petit , lui dédicaça un livre de prières le 21 mars 1841.

Gustave fit d’abord ses études au pensionnat d ‘Avize , puis au collège Royal de Reims,

avant d’entrer à l’école Polytechnique en 1856 où il resta 2 ans,

puis 2 ans encore à l’école des Mines.

  Après la mort de son père en 1862, célibataire, il vivait au château Koch d’Avize avec sa mère, son frère cadet et associé Eugène et sa sœur Caroline. Il reçut alors la distinction Chevalier de l’Ordre du Christ du Portugal, car il voyageait beaucoup pour développer l’affaire.

Maire d’Avize de 1869 à 1871, il assuma de difficiles fonctions pendant la guerre franco-prussienne;  parfaitement bilingue Allemand grâce à son père, il avait été désigné pour  discuter avec l'ennemi afin de préserver Avize, ce qui fût le cas. Il fut ensuite conseiller municipal d'Avize jusqu'à sa mort  le 18 Juillet 1903.

«  Monsieur Gustave Koch est un modeste , tous ses pareils sont des modestes. Il n’en a pas moins imposé la marque Koch partout où l’on apprécie les vertus suprêmes du Champagne .. » ‘La France Industrielle 1890 ‘

Il menait une existence paisible, se distrayant par la chasse , et axée sur la promotion du Champagne, mais finalement , après un long célibat  il se maria le 22 avril 1873 à Pouilly , à près de 37 ans  avec Marie Joséphine Amélie La Marle dite « Marie »

Eugène Nicolas Sosthène Koch  , troisième fils de Charles et Félicie, naquit à Avize le 11 avril 1838 , soit environ deux ans après Gustave. Son père avait alors 39 ans et sa mère 24.

Ce fut son grand-père Jean –Baptiste Gaide âgé de 73 ans qui le déclara à la mairie . Eugène comme ses frères fut baptisé à l’église d’Avize le 26 avril 1838, puis comme Gustave il alla d’abord au pensionnat d’Avize et continua ses études à Reims, au collège Royal , l’actuel lycée.  Eugène ne suivit pas la brillante scolarité de ses frères aînés , préférant se lancer tout de suite dans la carrière de négociant en vins.

C’est ainsi qu’il dirigea les différentes sociétés Koch .

Il se maria à 34 ans , après la guerre: le 22 Juin 1872 à Reims avec Pauline Paris âgée de 23 ans (Joséphine Noémie Pauline Paris 1849-1920), fille d’un avocat réputé qui devint maire de Reims, Henri Paris .

Le mariage fut célébré dans une des salles de l’hôtel de ville de Reims par l’adjoint au maire, en présence de Félicie Koch, Henri Paris et sa femme ,  Gustave Koch , un de ses cousins Alexandre Gaide, alors président de la cours d’appel de Paris .

La famille Paris , qui comportait entre autres de nombreux hommes de loi, était notamment représentée par un grand oncle Paulin Paris, âgéde 71 ans , membre de l’Institut .  Le contrat de mariage avait été  rédigé par Maître Gustave Paris , notaire à Avenay.

Eugène orphelin de père et dont la mère Félicie avait un caractère libéral, se trouva placé sous l’influence de son beau-père , à la forte personnalité. Dirigé par cet homme de loi, Eugène négocia avec Gustave des contrats draconiens qui lui étaient favorables, et qui mirent fort en colère Marie La Marle.

   Influant considérablement sur les relations entre les frères Koch, les Paris contraignirent progressivement les Koch à abandonner leur association à la tête de la Maison Koch Fils.

Caroline Elisabeth Lucie Koch

Charles et Félicie eurent enfin une fille le 8 avril 1842 à 2 heures et demie du matin.

Elle fut baptisée dans l’église d’Avize le 30 avril. Sa mère n’avait que 28 ans, mais ce fut le dernier enfant, quatre ans après Eugène. Elle ne connut pas son grand-père Gaide , décédé l’année avant sa naissance.

La jeune Caroline passa son enfance au château Koch d’Avize et se maria à 23 ans avec un notaire Armand Gustave Loche qui avait 7 ans de plus qu’elle et était né à Chateauroux.

Il avait repris l’étude de maître Oudin à Oiry, après ses études de droit à la Sorbonne.

Elle fut la première des enfants de Charles et Félicie Koch à se marier. Charles ne vit donc aucun des mariages de ses enfants. Le contrat de mariage fut établi par Maître Bohau, notaire à Epernay, et à cette occasion , Caroline Loche fut désintéressée de l’affaire Koch.

Le ménage Loche fut sans histoire, Gustave Loche s’occupa des actes notariés de la Maison Koch Fils , ils s’ installèrent à Epernay pour revenir beaucoup plus tard à Avize , place du marché, actuellement place Léon Bourgeois:

 

Lorsque Charles Koch s’était séparé de son ami et associé François Dinet-Peuvrel, ce dernier avait continué à exploiter sa propre marque « DINET-PEUVREL & Fils » .

Médaille d'or à l'exposition de 1856

Crédit: Magda Gomes de Oliveira

Sans héritiers, les Dinet-Peuvrel firent de Gustave Loche leur légataire universel.

Gustave Loche après avoir abandonné son étude à Oiry, exploita à partir de 1900, pour son compte la marque de Champagne Dinet – Peuvrel

 

La maison de la place du marché comportait des caves , comme la plupart des maisons d’Avize, où Gustave Loche put réaliser une exploitation qui se termina avec lui.

 

Caroline Koch, épouse Loche , dernière survivante des enfants de Charles,mourut dans sa demeure d’Avize le lundi 18 février 1907.Son mari Gustave Loche lui survécut 11 ans .

 Ils furent tous deux inhumé dans le caveau d’Avize Koch-Loche où figurent les lettres K et L entrelacées.

 

 

L’étude de Oiry n’ayant pas de successeur, les archives furent transmise à Maître Calzac , notaire à Avize.

De leur union naquit le 1er Juillet 1866 , une fille unique Théodorine Elisabeth Cécile Loche. Elle épousa à 20 ans , à Avize Paul Desbordes.

La famille Desbordes, très honorablement connue  à Avize au XIXème et XXème siècle, descendait de Guillaume Desbordes, vigneron à Avize au XVIIème siècle.

Entre ce Guillaume et Xavier Desbordes (1790-1867) grand-père de Paul Desbordes, la famille n'a donné que de bons vignerons.

 

Paul Desbordes fit construire pour abriter sa famille une grande demeure située à Avize sur le rempart du midi, que l’on appela dans le pays « Château Desbordes » par opposition à celui des Koch.

Paul et Cécile Desbordes 1912
Carte postale du Château Desbordes

De l’union de Cécile et Paul Desbordes naquirent cinq enfants : Pierre Desbordes en 1887 mort en 1917 ,  Elisabeth en 1889 , Marcel Louis en 1891 qui mourut le 2 Avril 1910 à Leysin en Suisse , René en 1893 et Marie-Louise en 1895 épouse de Montegudet.

Les familles Desbordes , Koch et Gaide, conservèrent par ailleurs, jusqu’au 20ème siècle des relations étroites . Par exemple , les Loche et les Desborde passèrent régulièrement leurs vacances à Dieppe louant un grand appartement sur le front de mer.

  Paul Desbordes habita dans son Château d' Avize jusqu’à sa mort en 1943 âgé de 81 ans et sa femme Cécile le suivant en 1949 , à 83 ans.

Le  Château Desbordes  fut ensuite racheté par la municipalité d'Avize qui y installa le Collège d’ Enseignement Général,

puis la Maison des Associations .

  

Les successeurs de Charles Koch

En 1858, Charles Koch jugea le moment venu de mettre ses 2 fils aînés dans l’affaire . Mais Gustave , reçu à l’Ecole Polytechnique en 1858, puis à l’ Ecole des Mines se sentait alors une vocation pour l’architecture. Gustave laissa donc sa place à Eugène et le 1er août 1858, après dissolution de la première association, fut fondée la société « BUMILLER & KOCH » . Cette société comprenait  Charles II avec Eugène Koch, et Frédéric Bumiller un neveu de Félicie Gaide d’origine allemande, qui habita le Château Koch d’Avize jusqu’à son décès en 1888, avec sa femme Jenny née Gaide. 

Copyright Christian Hueber
Adélaide Jenny Gaide (1840-1931) épouse de Frédéric Bumiller (1820-1888)

    Mais le sort ne permit pas à cette société de durer longtemps car "Charles II" mourut subitement à 26 ans .

Charles Koch,  le vaillant pionnier, introduisit les conditions du fiasco du 20ème siècle:

Gustave aurait-t-il été notre Eiffel français ? En tout cas, ses dons pour le dessin et les Sciences, ainsi que les études qu’il poursuivait à l’Ecole des Mines le menait à une brillante carrière dans les milieux scientifiques parisiens . L’architecture était devenue une affaire de calculs mathématiques et après cinq années d’études supérieures dans les grandes écoles du quartier Latin, il est certain que les expositions universelles qui se déroulèrent ensuite à Paris, lui auraient fait toute la place qu’il méritait pour s’exprimer.

  Charles n’avait qu’un seul et louable objectif : transmettre son patrimoine à ses descendants mâles et porter le nom Koch associé au Champagne qu’il avait fondé , aussi loin que possible.

 Mais, Charles,  fils de commerçants n’était pas un visionnaire, ou bien n’avait-il pas assez de culot et d’ambitions pour sa descendance.  En demandant à Gustave de revenir à Avize , il fit reculer irrémédiablement , non pas la Société d’Avize qui se porta bien encore pendant 50 ans, mais la famille Koch .

 Gustave ne s’opposa pas au  régime patriarcal de l’époque,   et quitta l’école du jardin du Luxembourg. 

On verra plus tard que des coups successifs de malchance s’additionnèrent à cette erreur stratégique, mais depuis quand les erreurs que l’on commet seraient-elles corrigées par le hasard ?

Contrairement à ce que Charles voulait obtenir, les héritiers du   château Koch d’Avize ne furent pas les Koch , et, comble du paradoxe, la société « DINET-PEUVREL » qu’il avait évincée revint à sa fille et survécut même à la Société Koch Fils.

   Un nouvel Acte de Société fut donc publié dans l’Echo Sparnacien le 7 Janvier 1863 : « Suivant acte passé devant Maître Oudin , notaire à Oiry le 24 Décembre 1862 enregistré à Avize le 29 du même mois, .. , il a été formé entre :

- 1       M. Eugène-Nicolas-Sosthène Koch, propriétaire et négociant demeurant à Avize 

- 2      M. Frédéric Bumiller , propriétaire et négociant demeurant au même lieu, natif de Jungingen      (Hohenzollern-Hechingen)

- 3      M. Gustave-Louis-Hippolyte Koch aussi propriétaire et négociant , demeurant au dit Avize.

une société en nom collectif pour l’achat et la vente des vins de Champagne et autres liquides, sous la raison « KOCH Fils & BUMILLER » dont la durée a été fixée à dix années à commencer du 1er Janvier 1858 , pour finir à pareil jour de 1873.

   Le fonds capital de la Société se compose de ce qui revient à M. M. Eugène Koch et Frédéric Bumiller de l’ancienne société de commerce qui existait entre eux et M. Charles Koch d’Avize, et la somme de 75 000 Francs fournie Par M. Gustave Koch.  Chacun des associés aura la signature sociale avec les mêmes droits de gestion et administration … »

 Cette nouvelle société KOCH Fils et BUMILLER poursuivait donc l’œuvre du patriarche,  elle acquit en 1860 les bâtiments du 4 rue de Cramant (en face du Chateau, d'où est pris le cliché ci-dessous).   

Puis, ce fut au tour du vaillant émigrant de Heidelberg  de mourir le 8 novembre 1862  à son domicile d'Avize , laissant un patrimoine évalué à 122 840 Francs et 7 hectares de vignes . La Maison Koch se voyait donc le théatre de profonds bouleversements en peu de temps , avec les décès successifs de Charles père et fils.

  A cette époque apparurent les premiers dépôts officiels de la marque KOCH à la suite de la loi sur les marques de 1857 et le tout premier dépôt fut effectué le 21 novembre 1859 , Il correspondait à l’appellation « Goutte d’Or ». Au moins une vingtaine de marques furent déposées.

 

Frédéric Bumiller

 

Le Château d'Avize en 1860

et ses habitants , Gustave et Eugène Koch sur le perron.

                                                                                                                                                        2013

Mais en 1865 , chacun des associés se sépara , Frédéric Bumiller conservant les bâtiments du 4 rue de Cramant, exploita « La Goutte d’Or Bumiller » jusqu’à sa mort le 13 Février 1888. Sa veuve et ses 3 enfants quittèrent définitivement la Champagne pour rejoindre Paris. Frédéric Bumiller fut inhumé au cimetière du Père Lachaise.

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